"Partager d'autres chansons" - Radio PFM
par François Bellart
Interview De bouche à oreille - Loïc Turmel
Radio Évasion/Radio rennes
"Visuel vraiment très beau, couleurs, dessins, mise en page… En premier lieu, cet album, je l’ai lu, tout est vraiment bien écrit. “Craonne” vraiment j’aime, c’est une plongée dans les tranchées (du cinoche en fait) et c’est plus que touchant. “Au fond de mes poches” m’a interpelé, mon enfance a été bercée par les récits d’une grand-mère résistante sur ces questions, moi aussi j’ai le cœur quelque peu “barbouillé”. “On est des filles” : j’aime beaucoup, ça fait du bien aux mecs ce miroir, ça fait avancer le schmilblick, c’est d’utilité publique pour les mecs. “Monsieur” : chanson très bien “troussée”, texte et musique impeccablement tricotés, ça crée le climat qu’il faut, c’est élégant, drôle, subtil, raffiné. “Amalou” : ma vie d’enseignant est peuplée d’Amalous. Cette chanson me touche, et aussi parce que je suis le fils d’un migrant… Bref : La brèche ricoche et résonne à l’intérieur de l’auditeur que je suis. Et puis la cohérence de l’album c’est aussi le lien chanteuse – guitariste, cette alliance voix-guitare, avec une guitare à sa juste place c’est une belle réussite."
Christopher M.
" Cet album est une merveille. Je l’écoute régulièrement depuis cet été et il me fait un bien fou. Chaque chanson est un petit trésor de tendresse et d’émotion et les arrangements sont superbes. Les thèmes sont originaux, actuels, éternels, personnels, universels. Tout ce que j’aime dans la chanson. Bravo pour ce premier album, je serais honoré d’une collaboration, une prochaine fois. " Nicolas D.
"Merci pour ce grand bonheur. Quel talent d’écriture, de belles découvertes ! J’aime beaucoup le jeu de guitare, la voix, chapeau, un vrai plaisir. J’aime aussi l’ordre des chansons, on passe de considérations “humaines” à des chansons plus en “je/tu” en passant par des chansons qui livrent de petits morceaux d’existence. Les chansons en “je/tu” m’ont le plus touché, grand coup de foudre pour “Monsieur”, sorte de répondant aux “Passantes” de Brassens. Bref je vais l’écouter en boucle un moment encore. Merci d’avoir fait cet album, il n’aurait jamais dû ne pas exister ! " Frédéric C.
" Pour moi La brèche c'est un album où se côtoient la légèreté de la vie et la gravité du monde qui nous entoure. Des chansons qui parlent des petites choses de la vie : la cahute fragile au creux de la ville, le fond des poches, ou une rencontre. D’autres chansons aussi qui font écho à l’actualité et me posent des questions sur le monde et comment il tourne. Je passe d’un sentiment joyeux avec le sourire aux lèvres à la colère des tranchées et à l’indignation. Et cette voix claire qui me remonte le moral ! Une œuvre poétique, pleine de délicatesse " Céline L.
" Je suis entré dans cet album comme dans un univers, avec une once de mystère. C’est comme si je feuilletais un album de conte. Du minuscule au un peu plus visible, des histoires de vie se tissent. J'aime la musicalité et les beaux accompagnements des musiciens. Cela enrichit les textes, que j'ai trouvés très ciselés et toujours délicats. Il y a du travail là-dessous, et du rêve. Des ambiances qui nous emmènent ici, ou là, qui m'ont fait voyager, de l’humour et de la nostalgie aussi. Parfois me viennent des échos de Brassens, de Barbara… Je trouve que la brèche est de cette veine-là. " Cyril S.
" Alors voilà mon ressenti: d'abord, une voix comme un ruisseau de montagne, de ceux qu’on aime tant rencontrer après une balade ensoleillée. Ensuite, une simplicité qui n’est qu’apparente, une douceur faussement ingénue, où l’eau de cette voix s’écoule entre les rochers de la vie. Ceux qui jalonnent l’horizon ouvert par le départ des êtres chers, ceux des terres où s’échouent parfois les migrants, ceux qui jonchent le désert de femmes debout malgré tout… Le frais courant se fait léger et malicieux pour évoquer les amours envolées, les voyages qui font les rencontres précieuses, et la douceur des instants volés. Enfin, l'écriture est délicate et originale, toute en fluidité, elle est magnifiée par les musiques des compositeurs. Bref je trouve que La brèche c'est un premier album très prometteur. " Anne L.
⦁ Parlez-nous de la genèse et de la création de votre album « La Brèche ».
Cet album, je le voulais chaud et réconfortant. Je voulais qu’il fasse du bien. Je voulais aussi qu’il dessine une boucle avec toutes les histoires qui sont dedans. J’avais beaucoup de
chansons ! Il a fallu faire des choix et je les ai faits avec cette idée-là : que chacune des 13 chansons trouve sa place dans cette boucle. Je voulais que les chansons résonnent entre
elles.
On a enregistré cet album en Camargue, dans un endroit que j’aime. J’avais besoin d’être au vert et en complicité, qu’il y ait du collectif et de l’amitié. Qu’il y ait cette chaleur-là et puis la
nature, le calme. Voilà, on l’a fait ! Et puis je voulais aussi que La brèche soit un bel objet, c’était important pour moi d’aller jusque-là.
⦁ Pourquoi avoir intitulé votre album " La brèche " ?
J’ai mis beaucoup de temps à trouver ce titre. J’ai fait des listes et des listes. Et puis au moment des 50 ans de mai 68, je suis tombée sur un article de l'époque d'Edgar Morin. Il parlait de
mai 68 comme d’une brèche. Ça m’a parlé. J’ai vu de la lumière et également quelque chose d’ouvert, de l’espoir.
⦁ Quelles ont été vos sources d’inspiration pour La brèche ?
Mes sources d’inspiration, c’est tous les jours et partout. C’est un objet que j’observe, quelqu’un dans la rue, une fleur… En fait, pour moi, ce n’est pas tant son sujet que l’angle de vue, le
regard qu’on a sur le monde, qui fait une chanson. Que se passe-t-il à ce moment-là qui fait que je griffonne trois mots ou trois phrases dans mon carnet ? C’est ce ressenti, cette approche
toute personnelle, qui va devenir chanson. Il y a aussi la sonorité des mots qui arrive de je ne sais où et je me dis "Ah oui ça je vais garder !"
J’ai aussi beaucoup de sujets de colère et ça m’arrive d’en faire des chansons. Mais alors je travaille à ce qu’elles restent délicates. Une chanson c’est un bijou, c’est petit, c’est fragile, et ça doit être beau. Et toujours léger dans le sens où ce n’est pas la peine de souligner les choses. On les dit, ça suffit.
⦁ Que souhaitez-vous partager sur scène, avec votre public ?
Le sujet est compliqué… Que vient-on faire sur scène ? Aujourd’hui, je crois que je peux dire que je viens partager de la relation. Je viens rencontrer des gens qui viennent me rencontrer.
C’est quand même assez formidable, non ? Et puis je vais le dire aussi : je viens partager de l’amour et de l’émotion. Moi, je crois aux petites graines qui se replantent.
Avec la sortie de cet album, je découvre aussi quelque chose de nouveau : après le concert, je vais dans un petit coin, où il y a les disques. Les gens viennent l’acheter. Et là, on parle.
C’est encore une autre relation, une autre rencontre, un autre partage.